No. 55/1    mars 2002

 

La Folle Journée de Nantes

TROIS JOURS AU RYTHME DE HAYDN ET DE MOZART

par Antoine Pecqueur

 

Evénement médiatique par excellence, point fort du calendrier musical français en ce début d'année, la «Folle Journée» a réuni à Nantes l'espace d'un week-end des centaines d'artistes et des dizaines de milliers de spectateurs. Parmi eux, quelques-uns de nos compatriotes, qui ont tenu à apporter leur contribution à cette fête peu commune, dédiée cette année à la mémoire de Mozart et Haydn.

Près de 84 000 entrées et un taux de remplissage de 98%... Pour tout un chacun, ces chiffres évoquent un grand événement sportif ou le concert d'une star de la chanson. En réalité, ce sont Haydn et Mozart qui ont été plébiscités par les milliers de mélomanes venus à Nantes assister à la «Folle Journée». Pour sa huitième édition, cette manifestation, qui se déroulait du vendredi 25 au dimanche 27 janvier, a accueilli pas moins de 150 concerts sur un seul site: la Cité des Congrès de la métropole bretonne. «Le lieu est génial, on a l'impression qu'il est fait pour ça», s'exclame la pianiste Anne Queffelec face à la dizaine de salles, utilisées aussi bien pour les concerts que pour les conférences.

 

Humanisme et gravité

Confronter les deux grands compositeurs du Siècle des Lumières est évidemment passionnant. Toutefois, la programmation ne pouvait être exhaustive, et il fallut faire des sacrifices. René Martin, créateur et directeur de la Folle Journée, s'en explique: «J'ai cherché à montrer une gravité, une dimension humaniste, plus que les oeuvres galantes». «Mais pourquoi ne pas avoir consacré une Folle Journée uniquement à Haydn», remarque pertinemment le musicologue Marc Vignal, auteur du livre officiel «Haydn et Mozart» (Fayard). La raison éminemment commerciale de ce choix ne saurait pour autant occulter les fabuleux moments partagés à Nantes...

 

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