No. 55/2    juin 2002

 

Portrait

MICHEL BRODARD

baryton-basse

par Thierry Dagon

 

Si d'aventure vous désirez rendre visite au célèbre baryton, vous vous rendrez à la Roche. Surpris par la longueur du village, vous ferez une halte à la poste où vous demanderez où habite Monsieur Brodard. La guichetière hilare vous répondra que presque tout le monde s'appelle Brodard dans cette région de la Gruyère. Michel Brodard? Il y en a beaucoup. Le chanteur? Celui qui est ténor au choeur paroissial ou celui qui chante à l'opéra?

Michel Brodard, celui qui chante à l'opéra, est resté fidèle à son village d'origine, à sa maison familiale. Avec sa charmante épouse Christiane, il vous recevra généreusement autour d'une bonne bouteille. Les golden retrievers -- dont le couple fait élevage -- seront de la partie. Près du feu crépitant dans la cheminée, le baryton à l'agenda chargé sait prendre le temps. Un temps consacré aux amis, à la musique, à ses élèves, à sa technique irréprochable. Un temps qui le lui rend bien, car, tel un cru bien vinifié, il n'altère en rien l'exceptionnelle qualité, le velouté de sa voix. Discussion à bâtons rompus chez celui que tous les choristes d'oratorio et tous les instrumentistes suisses ont souvent côtoyé, pour leur plus grand bonheur musical et humain.

RMSR: -- Michel Brodard, chanteur qui a prouvé qu'un Gruérien pouvait chanter autre chose que le ranz des vaches, et pourtant, Michel Brodard, grand connaisseur du patois. On parle de chanteurs germaniques, de technique italienne et j'en passe. Le «patè gruvèrin» a-t-il eu une influence sur votre voix?

Michel Brodard: -- J'ai l'impression que la langue de l'enfance forme un certain goût des sons. Pour parler du patois gruérien, je suis convaincu que cette langue fortement accentuée, à la sonorité si particulière, cette langue m'a amené à aimer la voix, à aimer ma voix. Je ne suis pas le seul dans ce cas, il suffit de regarder le nombre impressionnant de choeurs qui fleurissent dans la région! Sur le plan de l'enseignement, la question de la langue maternelle de l'étudiant m'interpelle. En effet, on ne retrouve pas les mêmes problèmes ou les mêmes facilités chez des élèves appenzellois, tessinois ou vaudois. Dès lors apparaît un contresens lorsqu'un chanteur italien veut aborder une technique nordique. On peut appliquer dangereusement des choses totalement artificielles sur des gosiers qui n'en ont que faire. Je suis parfois amené, dans le cadre de la Musikhochschule de Lucerne, à devoir faire un délicat et long travail de correction en ce sens. Quand des schémas d'une autre culture sont importés, cela donne d'étranges voix souvent prématurément vieillies...

 

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rmsr

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