L'été des festivals
VIIIe Festival d'Opéra d'Avenches
Guillaume Tell aux arènes
par Thierry Dagon
Aventicum, l'ancienne capitale des Helvètes romanisés, a légué à sa descendante Avenches l'un des plus grands théâtres antiques de Suisse. C'est donc tout naturellement dans cette bourgade de la Broye vaudoise que l'on voit aujourd'hui reprendre la formule qui a fait le succès immense de Vérone ou d'Orange. Il y a huit ans maintenant que les passionnés d'opéra viennent s'y repaître de leurs spectacles favoris, tout en implorant la clémence des dieux de la pluie. 2002, l'année de l'Exposition Nationale, dictait un choix patriotique; et c'est ce bon vieux Guillaume Tell qui succède ainsi aux auriges, mirmillons et autres rétiaires.
Une ambiance particulière
L'opéra en plein air, c'est avant tout une ambiance particulière. Quelque chose à vivre. Que ce soit à Vérone, à Aix ou à Avenches, les rues vibrent bien avant la première croche de l'ouverture. Le samedi 6 juillet, soir de la grande première, les estaminets avaient pignon sur rue et la raclette se dégustait en regardant un groupe de danse folklorique de Suisse centrale -- sujet oblige. Malgré le temps incertain, certains VIP sont en grande tenue, le paraître l'emportant sur le confort. Les places s'emplissent, c'est l'heure, on attend en plaisantant avec ses voisins d'un soir. Chut, le maestro arrive. Le maestro? C'est Nello Santi, figure mythique s'il en est. Au long de chaque acte, le véritable héros, c'est lui. Sa réputation n'est en rien usurpée. Dirigeant par coeur, il chante en même temps que chaque soliste. Son oeil jette des éclairs, foudroyant tel baryton ou ténor qui n'est pas en mesure -- malheureusement, il aura souvent l'occasion de foudroyer...
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