No. 55/3    septembre 2002

 

L'été des festivals

Fribourg, l'oecuménique

IXème Festival de Musiques Sacrées

par Thierry Dagon

 

Est-ce un hasard? C'est à Fribourg que s'est installé le plus important festival de Romandie spécifiquement consacré à la musique religieuse. Avec sa longue tradition chorale et théologique, avec aussi son souci de défendre sa spécificité catholique dans une Suisse francophone majoritairement protestante, la ville des Zähringen était prédestinée à célébrer la musique sous son jour le plus spirituel. Et c'est par l'ouverture qu'on entend ici défendre les valeurs d'un héritage unique.

Musiques sacrées. Au pluriel, c'est important. En effet, le superbe festival fribourgeois a toujours opté pour un oecuménisme très large, tant sur le plan religieux que par le foisonnement de ses styles. Une seule règle: la qualité exceptionnelle de chaque concert. De l'atelier de plain-chant au concours de composition électroacoustique, de la musique médiévale au Negro spiritual en passant par les chants sacrés kurdes, le très nombreux public a pu savourer un florilège éclectique de concerts de haut niveau.

Gayta

Cette neuvième édition, consacrée à la joie, a commencé sous le soleil, le 7 juillet, avec l'ensemble «Al Ayre Español». Sous la direction pleine d'imagination du claveciniste Eduardo López Banzo, le groupe ibérique nous faisait découvrir des musiques du 18ème siècle espagnol.

Le superbe quatuor vocal formé de Nuria Rial, soprano, José Hernandez et Martín Oro, contre-ténors et Jordi Ricart, baryton, dialogue avec un alerte ensemble instrumental. La ductilité des voix, la complicité entre les interprètes, la finesse d'exécution sont remarquables. Du clavecin, le chef jette des étincelles qui se transforment tout de suite en feux d'artifices. Tous les ors et les pourpres de la noblesse sont là, mais la frontière entre sacré et populaire est mince. Des rythmes souvent fous sont parfaitement intégrés à une superbe ligne scandée par le clavecin. Après tout, l'art liturgique doit-il être compassé? Le thème même du festival prouve le contraire. «Gayta», gaieté, est d'ailleurs l'un des titres présentés. Sur un unique accord des deux guitares, le superbe hautbois de Michael Niesemann développe une musette aux notes détachées d'une virtuosité étonnante. Les violons font ensuite entendre une superbe canción...

 

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