No. 55/3    septembre 2002

 

L'été des festivals

Lucerne, la référence

par Myriam Tétaz-Gramegna

 

C'est vrai, il n'est pas à proprement parler romand. Mais il est suisse, et c'est notre Salzbourg ou notre Bayreuth. Wagner, qui séjoura longtemps dans cette région idyllique, la fit entrer dans l'histoire de la musique. C'est d'ailleurs sur ses traces que Toscanini fonda le Festival, en 1938. Tradition, prestige, fidélité d'un public connaisseur, salle de rêve... et bien sûr moyens matériels exceptionnels, telles sont les armes d'un festival qui, attentif à ne pas s'endormir sur ses lauriers, ose le pari de la modernité.

Se laisser séduire par la modernité sans renier le passé, telle est la gageure tenue par le Festival de Lucerne. Ce n'est pas d'hier que la musique contemporaine y occupe une place privilégiée laquelle, sous l'impulsion de l'actuel intendant Michael Haefliger, et dans la droite ligne de son prédécesseur Matthias Bamert, est devenue une place prépondérante. La «séduction», c'est précisément le thème de la manifestation lucernoise qui affiche, du 14 août au 15 septembre, quelques 130 oeuvres des XXe et XXIe siècles, avec 12 créations dont la 10ème symphonie de Henze qui est une dernière commande de Paul Sacher. Mais la figure dominante de ce festival est sans conteste Pierre Boulez, l'un des deux compositeurs-en-résidence, l'autre étant l'Autrichienne Olga Neuwirth qui, à certains égards, se situe dans la mouvance boulézienne par l'inouï de son monde sonore.

 

Toute l'histoire de la musique... ou presque

«Je ne suis pas né de rien, mais de toute l'histoire de la musique; quand je dirige, je me situe dans cette histoire; quand je compose, dans la musique actuelle», cette réponse de Boulez lors d'une interview après la première de Répons à Bâle, en 1984, correspond à cette alternance entre présent et passé qui définit la démarche artistique du Festival de Lucerne: ni festival-musée, ni ghetto avant-gardiste. La liste des compositeurs présentés -- plus de quatre-vingt -- commence avec Orazio Vecchi qui a écrit son Amfiparnasso en 1597, tandis que les oeuvres des deux compositeurs suisses Dieter Ammann et Thomas Meyer portent la date de 2002, comme du reste le 3ème quatuor de Lachenmann ou Torsion d'Olga Neuwirth...

 

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