No. 60/1    mars 2007

 

Aux origines

Les «Feuilles musicales»

par Olivier Larcade

 

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Si les origines de la Revue Musicale de Suisse Romande sont modestes, sa progression va être très rapide: en juin 1948, le Choeur de Lausanne, dirigé par Hans Haug, prépare la première audition de plusieurs oeuvres récentes, notamment l'oratorio A Child of our time de Michael Tippett. C'est pour présenter à son public ces musiques encore peu connues -- et souvent mal accueillies -- que quelques membres du choeur, sous la direction de Roger Pizzoglio, commencent à publier des fascicules portant le titre de Feuilles Musicales. Au départ, ces cahiers ne comportent que huit pages, et paraissent trimestriellement. Mais dès l'automne 1949, la jeune revue sera indépendante du Choeur de Lausanne; avec neuf, puis dix numéros, la périodicité devient quasi mensuelle, «sauf en été», et le sous-titre arboré dès ce moment, «Reflets de la vie musicale en Suisse romande», affiche clairement les ambitions: il s'agit de faire de cette publication un organe d'expression pour les nombreux amateurs de musique en Romandie, et de rendre compte de l'intense activité musicale de notre région. L'équipe rédactionnelle est alors élargie, acueillant notamment des personnages clés comme Henri Miéville et surtout Pierre Meylan. Indissociable de notre histoire puisque présent pendant pas moins d'un quart de siècle, ce dernier professionnalisera rapidement la revue en s'assurant le soutien et la contribution de prestigieuses personnalités telles Alfred Cortot, Bernard Gavoty, Ernest Ansermet, Francis Poulenc ou encore Jacques Chailley.

Les Feuilles Musicales traversent la décennie sereinement, le rythme de croisière étant atteint dès 1950. La structure éditoriale est consolidée par l'arrivée de nombreux correspondants locaux; cette formule fonctionnera sans heurts jusqu'en 1962, avec une présentation quasiment inchangée. Dans son éditorial de janvier 1950, Roger Pizzoglio souligne la volonté de la revue de se développer rapidement; les nombreux témoignages de lecteurs reçus alors indiquent en effet de manière unanime que les Feuilles Musicales répondent «à une nécessité». En 1952 déjà, elles atteignent le chiffre record de 336 pages, qui ne sera dépassé qu'une fois, en 1991 (série de numéros spéciaux à l'occasion des 700 ans de la Confédération Helvétique, 416 pages), puis égalé quelquefois dès le début des années 2000.

 

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Un contenu toujours plus complet et innovant

Les articles proposés, de grande qualité et richement documentés, abordent de nombreux sujets, défrichant parfois des terrains alors quasiment inconnus. Ainsi, le numéro de septembre 1951 contient un article de Roger Bost consacré à la musique arabe et berbère, avec une analyse détaillée de ses gammes caractéristiques. Si elle n'a jamais renié une nécessaire localité, la revue se distingue dès ses débuts par une ouverture plus large sur le monde, avec de brillants articles musicologiques qui s'adressent aussi à un lectorat universel. Un de ceux-là, signé par Alfred Cortot et intitulé «La main de Chopin», paru en octobre 1949 à l'occasion du centenaire de la mort du compositeur, rend hommage à son oeuvre par cette jolie formule: «le plus musicien des pianistes et le plus miraculeusement pianiste d'entre les musiciens.». D'autres articles ont pour sujet l'oeuvre de Gabriel Fauré, le séjour de Tchaikovsky à Clarens, les manuscrits de Boris Godounov, l'histoire du madrigal, la musique hongroise contemporaine...

 

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