No. 60/4    décembre 2007

 

Brigitte Balleys

Mezzo-soprano

par Antoine Pecqueur

 

Détendue, souriante, disponible... Brigitte Balleys est à l'opposé du cliché de la chanteuse capricieuse et souvent insupportable. Elle nous reçoit dans un petit village d'Auvergne, où elle vient régulièrement en vacances. Si elle se montre aussi libre et détachée, c'est sans doute, comme elle le dit elle-même, parce qu'elle «n'a plus le poids de la carrière». Âgée de quarante-huit ans, Brigitte Balleys prend enfin le temps de respirer. Car jusqu'alors son parcours ne lui a laissé que peu de répit.

Son envie de devenir chanteuse reflète déjà une volonté bien trempée. «Je voulais qu'on m'entende car je n'avais pas beaucoup de place dans la famille. Mes parents étaient très occupés par leur profession et par ma soeur autiste. Je voulais attirer l'attention». La famille, installée à Dorénaz, entre Saint-Maurice et Martigny, a la fibre mélomane. Le père, menuisier, est aussi chef de choeur, et la famille chante régulièrement. Mais c'est par le disque que la jeune Brigitte s'initie à la pratique vocale. «J'imitais Edith Piaf, Barbara, Mireille Matthieu. C'étaient mes références». A côté du chant, Brigitte débute le piano, la trompette, la danse classique -- une formation complète qu'elle reçoit à Martigny. La voix aura néanmoins sa préférence, et c'est au Conservatoire de Sion qu'elle se perfectionne auprès du baryton Oscar Lagger. «Il me disait que ma voix naturelle était extraordinaire. C'était un très bon départ pour moi, d'autant que Sion, à l'époque, vibrait de la présence du grand Tibor Varga».

«Beaucoup de rôles d'homme»

Quelques années plus tard, Brigitte Balleys fait ses adieux au Valais pour rejoindre le Conservatoire de Berne. Quitter la Suisse Romande et franchir le «Röstigraben» fut-il difficile pour elle? Bien au contraire, la chanteuse s'est alors «retrouvée dans son élément»: «J'étais passionnée par la littérature allemande et je souhaitais faire un vrai travail sur le texte». Dans la classe de la basse Jakob Stämpfli, elle va ainsi développer le répertoire du Lied. Les étapes de son parcours s'enchaînent ensuite très rapidement. A vingt-trois ans, elle remporte à Londres le Concours international Benson & Hedges, puis participe aux master-classes d'Elisabeth Schwarzkopf et d'Elisabeth Glauser, la doublure de Christa Ludwig. «Grâce à ces cours, j'ai développé mes aigus et j'ai abordé l'opéra.» La carrière lyrique de Brigitte Balleys est lancée...

 

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