No. 61/1    mars 2008

Les musiques de la Cour de Savoie

4. Le XVIe siècle

rmsr

Marguerite d'Autriche

Avec l'avènement du duc Charles III en 1504, un tournant hélas décisif va être pris pour la musique à la cour de Savoie. Nous avons déjà eu l'occasion d'examiner cette phase de la vie de l'Etat savoyard, et nous avions vu qu'elle correspondait à une régression dans à peu près tous les domaines; l'activité artistique et la musique en particulier ne font pas exception à cette règle. Qui plus est, les difficultés territoriales et financières rencontrées par ce monarque ne semblent pas être les seules causes du problème, puisque c'est déjà très tôt dans le courant de son règne, dès 1515, que se manifestent les premiers signes de déclin -- c'est-à-dire à une époque où ni sa souveraineté militaire, ni même son emprise sur Genève, ne sont encore remises en cause.

A cette date de 1515, Charles III tente une réforme qui, bien que non aboutie, paraît révélatrice de ses intentions profondes: conçue comme une institution utilitaire, consacrée essentiellement au service du culte et à la conservation des reliques (tel le saint suaire), la chapelle ducale aurait dû dès lors être composée principalement de prêtres, et son répertoire se serait limité au plain-chant. Ce projet, peut-être suggéré par les premières difficultés de trésorerie, ne fut pas suivi d'effet toutefois, et l'on sait que la polyphonie continua d'être pratiquée, comme l'atteste l'achat de livres de motets imprimés, ainsi que la copie de messes à plusieurs parties, peu après le départ du duc en exil intérieur à Nice, en 1536?. Encore plus tard, en 1546, le duc fera acheter à Gênes cinq livres de musique, contenant onze messes et vingt motets. Il n'empêche, les rangs se dégarnissent: de 18 ou 19 chanteurs vers la fin du règne de Philibert et Marguerite, l'effectif passe progressivement à la dizaine (dès 1540). En outre, les gratifications diminuent: en 1513, le salaire de référence était encore de 300 florins, comme sous le règne de Philibert et Marguerite; en 1531, il n'est plus que de 200 florins. Rappelons que Brumel, à titre exceptionnel, en recevait 500?. Les paiements sont faits partiellement en nature maintenant (surtout sous forme d'étoffes), et ont souvent lieu avec de grands retards. Certains registres ne peuvent même pas être repourvus, et on lit par exemple sur un compte de 1531-32: «une basse contre quand on le pourra avoir». Le poste d'organiste fut apparemment le premier à disparaître, dès 1504?; celui de maître de chapelle fut sacrifié au moment de l'occupation française, en 1537?. Enfin, le Collège des Innocents est également en crise: le nombre de ses membres, qui était encore de six en 1504?, tombe à deux en 1530, puis se rétablit brièvement à trois ou quatre, pour chuter définitivement à un dès 1545?. Quant à la musique profane, elle suit la même courbe descendante: encore cités pour les années 1525-1536, les rares instrumentistes encore actifs à la cour disparaissent totalement dès le départ pour Nice. Assimilés aux prostituées, les ménestrels auraient même été condamnés au pilori...

 

Pour lire la suite...

rmsr

La version gratuite de cet article est limitée aux premières pages.

Vous pouvez commander ce numéro spécial «Les musiques de la Cour de Savoie» (61ème année no. 1, mars 2008, 128 pages en couleurs) pour 25 francs suisses, en nous envoyant vos coordonnées postales à l'adresse suivante (n'oubliez pas de préciser le numéro qui fait l'objet de votre commande):

info@rmsr.ch

(Frais de port: pour la Suisse: 2.50 CHF; pour l'Europe: 4.50 CHF; autres pays: 6.50 CHF; pour plus d'informations, voir notre page «archives».)

Vous pouvez également commander le disque «Les musiques de la Cour de Savoie» qui accompagne ce numéro spécial, au prix total de 40 francs suisses seulement (livre + disque), plus frais de port (Suisse: 2.50 CHF; Europe: 7.50 CHF; reste du monde: 9 CHF).

rmsr

Cliquez ici pour entendre des extraits du disque.

 

Offre spéciale!

Pour quelques francs de plus, offrez-vous une année complète de Revue Musicale! Abonnez-vous à l’essai pour un an et recevez ce numéro spécial et le disque pour seulement 60 francs suisses!* Veuillez envoyer vos coordonnées postales à l'adresse suivante, en précisant que vous souhaitez souscrire un abonnement à l'essai et commander le livre + disque «Les musiques de la Cour de Savoie» (frais de port inclus).

info@rmsr.ch

(* Tarif pour la Suisse, valable seulement pour un nouvel abonné (personne physique uniquement). Tarif pour l’Europe: 69 francs suisses; reste du monde: 75 francs suisses.)

(Pour plus d'informations, voir notre page «abonnement».)

 

Retour au sommaire du No. 61/1 (mars 2008)

 

© Revue Musicale de Suisse Romande
Reproduction interdite

 

Vous êtes sur le site de la  REVUE  MUSICALE  DE  SUISSE  ROMANDE

[ Visite guidée ]   [ Menu principal ]

(page mise à jour le 30 juillet 2008)