No. 62/2    juin 2009

 

De Vienne à Hollywood, l'orchestre virtuel aujourd'hui

par Vincent Arlettaz

Séance d'enregistrement au studio «silent stage» de Vienna
Symphonic Library, dans la banlieue de Vienne.
© alpha design

Aussi étonnant que cela puisse paraître, si le cyber-orchestre a notablement progressé au cours des dix dernières années, ce n'est pas là le fait des grands centres de recherche en électro-acoustique: ces derniers se sont en effet consacrés surtout à développer des sons électroniques nouveaux, qui n'ont pas d'équivalent dans le monde des instruments acoustiques, selon une réflexion qui peut sembler légitime: pourquoi inventer un instrument dont le but serait de reproduire ce qui existe déjà? Assurément, il vaut mieux utiliser les moyens techniques modernes à des fins plus ambitieuses et plus nobles, plus originales en tout cas. Ce raisonnement serait inattaquable si tous les compositeurs d'aujourd'hui pouvaient disposer d'un ensemble symphonique de qualité pour jouer leurs oeuvres; or, comme on le sait bien, un orchestre coûte extrêmement cher, et dans la pratique, seuls (ou presque) les compositeurs déjà reconnus peuvent y avoir accès. La musique nouvelle ne représentant pas un créneau porteur pour la plupart des formations symphoniques professionnelles à l'heure actuelle, ces dernières sont peu enclines à programmer des créations; elles ne sont -- de manière générale -- pas d'une grande aide pour les compositeurs nouveaux ou peu connus, pour qui elles restent inabordables, parfois pour très longtemps, voire définitivement. C'est là bien évidemment un cercle vicieux, car tant que l'on n'a pas eu l'occasion d'entendre une composition, il est fort difficile de juger de sa qualité! Dans cette perspective, disposer d'un simulateur symphonique de valeur est évidemment d'un intérêt crucial.

Hollywood, patrie du simulateur

Ce ne sont donc pas les milieux classiques, les institutions académiques ou les centres de recherche officiels, subventionnés par les deniers publics, qui ont fait le plus progresser l'orchestre virtuel, mais bien plutôt des entreprises privées liées à la musique de film. C'est là un domaine assez nettement séparé de la musique classique «officielle», qui n'a pour lui généralement que peu de considération, le concevant comme une sorte d'art mineur, visant à la satisfaction du plus grand nombre. Quelle que soit notre opinion à cet égard, il faut du moins reconnaître aux producteurs de films le souci constant de la qualité de leurs bandes-son: une superproduction internationale peut en effet coûter des dizaines de millions de dollars; en consacrer quelques centaines de milliers à la partie musicale n'est certainement pas quelque chose de disproportionné. Ainsi, pour la plupart des grands films, on a recours à de prestigieux orchestres -- même si, pour des raisons de divers ordres, leur nom ne figure souvent pas au générique; on sait notamment que le London Symphony Orchestra s'en est fait une spécialité. Or, même dans ce contexte, où l'argent ne manque pas, il reste une phase de la production qui justifie l'utilisation d'un simulateur symphonique: pour présenter un projet de musique de film (une «maquette»), les compositeurs spécialisés recourent aux orchestres virtuels, et cela depuis de longues années; ces «démos» permettent aux producteurs de juger d'une partition, avant de décider le cas échéant d'en confier l'exécution à un grand -- et dispendieux -- orchestre symphonique...

 

Pour lire la suite...

RMSR juin 2009

La version gratuite de cet article est limitée aux premières pages.

Vous pouvez commander ce numéro 62/2 (juin 2009, 64 pages en couleurs, avec un CD) pour 13 francs suisses + frais de port (pour la Suisse: 2.50 CHF; pour l'Europe: 4.50 CHF; autres pays: 6.50 CHF), en nous envoyant vos coordonnées postales à l'adresse suivante (n'oubliez pas de préciser le numéro qui fait l'objet de votre commande):

info@rmsr.ch

(Pour plus d'informations, voir notre page «archives».)

 

Offre spéciale!

Pour quelques francs de plus, offrez-vous une année complète de Revue Musicale! Abonnez-vous à l'essai pour un an, pour seulement 29 francs suisses (frais de port inclus)* au lieu de 42, soit 30% d'économie, et recevez ce numéro en cadeau! Veuillez envoyer vos coordonnées postales à l'adresse suivante, en précisant le numéro que vous souhaitez recevoir en cadeau:

info@rmsr.ch

(* Tarif pour la Suisse, valable seulement pour un nouvel abonné (personne physique uniquement). Tarif pour l'Europe: 42 francs suisses; reste du monde: 49 francs suisses.)

(Pour plus d'informations, voir notre page «abonnement».)

 

Retour au sommaire du No. 62/2 (juin 2009)

 

© Revue Musicale de Suisse Romande
Reproduction interdite

 

Vous êtes sur le site de la  REVUE  MUSICALE  DE  SUISSE  ROMANDE

[ Visite guidée ]   [ Menu principal ]

(page mise à jour le 2 juillet 2009)