No. 65/1    mars 2012

 

Rencontre avec Eric Vigié

Par claudio Poloni

Eric Vigié

© Marc Vanappelghem

Directeur de l'Opéra de Lausanne depuis 2005 et du Festival d'Avenches depuis 2011, Eric Vigié est un homme heureux. Après cinq longues saisons hors les murs dans la capitale vaudoise, il va enfin pouvoir réintégrer cet été un théâtre entièrement rénové, disposant d'installations techniques à la pointe du progrès. Fin connaisseur des voix, Eric Vigié est devenu un personnage incontournable du paysage lyrique romand. Si son caractère bien trempé et son tempérament de fonceur ont pu parfois brusquer, nombreux sont ceux qui lui reconnaissent un immense mérite: avoir réussi à doubler les activités de l'Opéra de Lausanne, en lançant notamment des collaborations avec les talents et les institutions de la région.

Eric Vigié, vous avez ouvert la saison lausannoise 2011-2012 avec Norma, une oeuvre réputée impossible. Vous aimez la prise de risque?
Maria Callas a été LA Norma, malgré des carences vocales évidentes. Heureusement, quelques chanteuses osent encore aborder ce répertoire. C'est vrai, c'est une petite folie de programmer Norma, mais le risque est pleinement assumé!

Cette saison, ce sont des divas qui ornent le graphisme de vos affiches, après les cartons de déménagement et les tentes de camping des années précédentes. Vous vous recentrez sur l'opéra?
Nous essayons surtout de garder notre public. 4'500 spectateurs continuent à nous suivre, ce qui est de bon augure pour la réouverture de l'Opéra. Certes, nous avons perdu quelques abonnés (de 2'000 à 1'850), mais le taux de fréquentation supérieur à 90% montre que les mélomanes n'ont pas été rebutés par la succession de saisons hors les murs.

Qui est le public de l'Opéra de Lausanne?
Près de 90% de notre public est lausannois et vaudois. Les 10% restants viennent de Genève, de Neuchâtel et de Fribourg, surtout le dimanche après-midi. Nous avons aussi quelques spectateurs français, il y a donc un potentiel à exploiter, même s'il est clair que nous restons un théâtre éminemment vaudois. Nous avons gagné beaucoup de jeunes spectateurs, notamment des étudiants, en travaillant avec Fréquence Banane, la radio de l'Université, mais aussi en programmant des opéras pour les enfants. Et surtout, nous avons de nombreux jeunes cadres entre 25 et 35 ans. La différence entre le public du classique et celui de l'opéra saute aux yeux, l'opéra a réussi à se rajeunir.

L'argent étant le nerf de la guerre, qu'en est-il de la situation financière?
Nos comptes sont parfaitement équilibrés. Le théâtre est sain, avec presque un million de francs de mécénat et de sponsoring, un chiffre relativement important pour un budget total de 12 millions. Je suis confiant, ce théâtre a de l'avenir car la ville et le canton ont de l'avenir. Nous touchons du bois pour le moment, étant donné que ces chiffres ne peuvent pas être dissociés de la situation économique générale. On l'a vu aussi à Avenches cet été: quand la qualité est au rendez-vous, le public est prêt à débourser 180 francs.

Cinq saisons hors les murs, c'est long. Avez-vous connu des moments de découragement?
Non, car je suis tout de suite passé à autre chose. Dès que j'ai su que le théâtre allait fermer, je me suis lancé dans une tournée au Japon en 2008. Puis est venu le projet de La Route lyrique en 2010, qui sera renouvelé cet été [une série de représentations d'un petit opéra, données dans tout le canton de Vaud et même au-delà]. Et puis il y a Avenches...

 

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RMSR mars 2012

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