Editorial
Un peu de poésie?
Pour éviter de se ruiner le moral, en particulier par les temps qui courent, une bonne idée serait de se retenir d'ouvrir un journal ou de regarder les nouvelles télévisées.
Sans doute les médias de masse ont-ils l'effet d'un verre grossissant sur les problèmes de ce monde; et lorsque nous parlons de mille insurgés ou de cent victimes, nous devrions peut-être nous souvenir que la Terre est peuplée aujourd'hui de plusieurs milliards d'êtres humains; rétablir l'échelle ne peut être que salutaire. Malgré cela, les développements récents de l'actualité n'incitent guère aux réjouissances, avec une Europe à peu près partout en crise, un conflit armé à ses portes, le spectre d'une guerre froide même qui ressort des oubliettes, sans oublier les épidémies, les incendies jamais éteints au Proche et au Moyen-Orient, &c., &c.
Notre pays a souvent (mais pas toujours) été épargné par les grandes catastrophes de l'histoire. C'est une chance inestimable, mais c'est aussi quelque chose qui se construit, jour après jour, heure par heure. Ne pas faire le choix de la colère, de la frustration, de la jalousie ou de l'orgueil, est la clé d'une vie tournée vers le mieux. Mais il ne faudrait pas oublier le culte du beau. Il est, même dans nos instants de doute ou de découragement, la force qui peut nous aspirer vers le haut. Avec l'amour du vrai et du juste, bien évidemment.
Vincent Arlettaz
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