No. 67/4    décembre 2014

 

Les 90 ans de

Klaus Huber

Par Myriam Tétaz-Gramegna

 

«Je veux être une sentinelle qui veille», a toujours affirmé Klaus Huber, qui vient de fêter ses 90 ans, le 30 novembre 2014. A cette occasion, de nombreux concerts ont été donnés en son honneur, à commencer par celui, l'été dernier, inscrit au programme du Festival de Lucerne. Le compositeur y était, fidèle à lui-même, port droit, profil aquilin, cheveux encadrant le visage, courte barbe blanche, le regard vif, avec quelque chose tout à la fois de hiératique et de chaleureux. Même si son nom, qui s'est imposé à l'étranger avant d'être reconnu dans son pays, n'a pas acquis la notoriété des têtes de file d'une certaine avant-garde, il n'en appartient pas moins aux figures les plus attachantes et les plus marquantes de la musique contemporaine, tant par ses oeuvres que par son enseignement. Brian Ferneyhough qui fut son élève, comme du reste Wolfgang Rihm, Michael Jarrell, Toshio Hosokawa et tant d'autres, parle d'un art humaniste qui allie «la loyauté vis-à-vis des traditionnelles exigences techniques du métier, une introversion profonde et naturelle de l'expression, un contrôle du temps musical incomparable et cette demande constante faite à la musique d'être un véhicule visionnaire d'idéaux hautement éthiques».

 

‘Prima la musica'

Habité passionnément par ce qu'il croit et par ce qu'il fait, Klaus Huber en effet a toujours voulu «transformer l'oeuvre d'art contemporaine en un témoignage... C'est ainsi que l'art acquiert une fonction de miroir: il reflète les multiples facettes de la réalité... Mais le miroir révèle aussi des possibles, une utopie concrète. Car ce n'est qu'en transformant le présent qu'on peut influer sur l'avenir... l'art en tant qu'impossible qui indique le possible concret». Ces propos consignés en 1978 dévoilent le fondement d'une réflexion (à lire dans ses textes, conférences ou entretiens qui inspire toute l'oeuvre de Klaus Huber. S'il parle volontiers des arcanes de la création, le compositeur ajoute néanmoins:«Il faut parler de ce qu'on peut dire et taire ce dont on ne peut parler, la recherche de quelque chose qui est encore caché. C'est l'énigme de tout art. Derrière chaque pas du faire, il y a des sentiments; la musique doit intégrer des émotions. L'essentiel est la musicalisation (Musikalisierung).» Car, quels que soient ses propos sur ce qu'on peut appeler son credo, le moyen d'expression de Klaus Huber, c'est d'abord la musique, cette «particule de lumière», qu'il n'hésite pas à qualifier d'existentiellement nécessaire...

 

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Revue Musicale de Suisse Romande 67/4 décembre 2014

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(page mise à jour le 23 décembre 2014)