No. 69/1    mars 2016

 

Opéra de Fribourg

Carlotta

par Claudio Poloni

 

Pour son trentième anniversaire, l'Opéra de Fribourg a voulu frapper un grand coup en présentant une création! Pari qui n'était -- de loin -- pas gagné d'avance, mais qui s'est finalement transformé en fort joli succès: car les huit représentations de ‘Carlotta ou la Vaticane' à Fribourg et à Bulle en janvier (dont deux scolaires) ont attiré quelque 4'000 personnes.

 

Le spectacle aurait même dû être joué neuf fois, mais une représentation a finalement dû être annulée en raison de la maladie d'un des chanteurs. Alexandre Emery, directeur artistique de l'Opéra de Fribourg, a tenu à agender le même nombre de représentations que les années passées; une baisse de fréquentation par rapport aux spectacles précédents était certes prévisible (un ouvrage contemporain ne drainant pas autant de spectateurs qu'un Mozart ou un Donizetti), mais elle n'a finalement pas dépassé les 20% -- chiffre qui réjouit le directeur. Au final, les comptes ont été bouclés pratiquement en équilibre; sans annulation, ils auraient même été légèrement positifs! Alexandre Emery s'en réjouit d'autant plus qu'Opéra Magazine -- la publication lyrique de référence dans le monde francophone -- s'est fendu d'un compte rendu plutôt positif, parlant d'«un premier opéra bien plus convaincant que nombre de créations vaines et prétentieuses entendues ici et là». L'heureux directeur compte bien s'en servir pour proposer le spectacle à des théâtres de l'Hexagone; comme on le sait, la plupart des créations (dans tous les domaines artistiques au demeurant) tombent dans l'oubli une fois les premières représentations passées, et seule une infime minorité réussissent à susciter des programmations supplémentaires. L'avenir nous dira donc si Carlotta appartient à cette dernière catégorie...

 

Du rififi au Vatican

L'idée d'une création trottait dans la tête d'Alexandre Emery depuis près de dix ans; il est vrai que l'homme n'a pas peur des défis, lui qui n'a jamais hésité à programmer des raretés. En 2006, lors des représentations du Médium de Menotti, un choriste, Stéphane Sapin, lui parle de l'«affaire Tornay» -- un fait divers survenu en 1998: le commandant de la Garde pontificale, sa femme et un jeune garde de 23 ans sont alors retrouvés morts dans une mare de sang. Embarrassé, le Vatican diligente une enquête officielle, mais on ne saura jamais ce qui s'est véritablement passé cette nuit-là. Stéphane Sapin, lui-même garde à Rome au moment du drame, est l'auteur d'un ouvrage sur le sujet. De discussion en discussion, les deux hommes voient dans cette sombre histoire la matière d'un opéra, dont ils esquissent le scénario. Il faut dire que le sujet comprend tous les ingrédients d'une intrigue en or: amour, jalousie, complot, sang et mort dans un lieu clos où règnent l'obéissance et le secret...

 

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Revue Musicle de Suisse Romande, mars 2016

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