No. 69/2    juin 2016

 

Opéra de Lausanne

Ariodante

Par Myriam Tétaz-Gramegna

Ariodante, opéra de Lausanne

© Marc Vanappelghem

 

La nouvelle production de l'Opéra de Lausanne, en avril, n'a laissé personne indifférent, ne fût-ce que par sa remarquable qualité vocale et instrumentale. S'ajoutaient la mise en scène, les décors, les costumes, les lumières de Stefano Poda qui, énigmatiques et subjuguants, interpelaient et fascinaient. Le public a fait un triomphe à cet opéra seria, sans doute le plus abouti de Händel.

 

Ariodante, «dramma per musica» en trois actes, tire son sujet de l'Orlando furioso de l'Arioste. Il ne recourt ni au merveilleux, ni à des héros mythologiques, mais conte un drame humain de la passion et de la jalousie. Ariodante aime Ginevra, la fille du roi d'Ecosse. Le duc d'Albany Polinesso, éconduit, ourdit un complot auquel se prête la dame de compagnie de Ginevra, Dalinda, elle-même dupe du traître alors que le frère d'Ariodante, Lurcanio, est amoureux d'elle. Ariodante qui se croit trompé par Ginevra tente de se suicider; Ginevra, injustement accusée et que son père renie, devient folle de chagrin, jusqu'à ce que se révèle la vérité -- que Polinesso, blessé en duel, avoue en mourant. Et tout devrait se terminer, selon les conventions du genre, dans l'union heureuse des deux couples et la félicité retrouvée! Mais le metteur en scène, qui se refuse à une quelconque transposition réaliste, cède ici à une intelligence moderne des sentiments, poignante et ambiguë: si le choeur chante dans la fosse d'orchestre la victoire de la vertu, sur scène le père et Ariodante, qui ont douté de l'innocence de Ginevra, se retrouvent seuls, tandis que les protagonistes du drame défilent devant une fenêtre ouverte dans le fond de la scène. L'opéra commence par une sinfonia orchestrale qui fut jouée dans l'obscurité, rideau fermé. A la tête de l'Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL), Diego Fasolis anime la partition d'une énergie et d'une vivacité rythmique irrésistibles; l'orchestre, à l'articulation précise, aux tempi rapides, donne à la musique présence, couleurs et contrastes selon les affects, et se fait l'écho des sentiments exprimés par le chant -- au-delà de la virtuosité époustouflante de la ligne vocale.

 

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RMSR juin 2016

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