Editorial
So good night...
L'été qui est à nos portes sera-t-il la saison de la réconciliation? Comme à l'accoutumée, l'actualité politique, économique, sportive, si souvent trépidante, s'apprête à se mettre en veilleuse. Au-delà des élections législatives françaises du 18 juin, et en l'absence -- on l'espère! -- de nouvel événement terroriste, nous devrions avoir enfin un peu de répit. Le moment semble donc idéal pour une plongée (devenue bien rare) dans le monde de l'onirisme, du plaisir, de la légèreté. Et quelle oeuvre mieux que le Songe d'une nuit d'été pourrait s'y prêter? La fantaisie baroque de Shakespeare, mise en musique si subtilement par Mendelssohn, nous montre des créatures fantastiques qui, pour une fois, sont bienfaisantes. La bizarrerie y est amusante, la stupeur souriante. Rares en tout cas sont les compositeurs à avoir accédé à un tel degré de finesse -- on pensera ici surtout au Weber d'Obéron, au Berlioz du scherzo de la Reine Mab, ou du ballet des Sylphes de la Damnation de Faust. Ces couleurs délicates et poétiques appartiennent aux choses les plus difficiles à obtenir en musique. Goûtons-les donc comme un cadeau oisif et méditerranéen. Eyapopey!
Vincent Arlettaz
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