No. 70/3    septembre 2017

 

Aux Jardins Musicaux

Un 'Papillon d'acier'

Par Orane Dourde

Jardins Musicaux de Cernier

Reflets. Les jardins musicaux, 20 ans, édité par les Amis des Jardins Musicaux, 156  p., avec un CD de 79’ (enregistrements Espace 2).

 

Avec une Grange aux concerts rénovée, le festival des Jardins Musicaux était en fête en cette fin d'été 2017 (du 12 au 27 août). A la fois fidèle aux aspirations, ambitions et questionnements de ses initiateurs Valentin Reymond et Maryse Fuhrmann, la célébration des vingt ans du festival a suscité réflexions, échanges, regards sur notre temps. Des musiciens tels que Guy Bovet, Erika Stucky, Alexandre Traube, Florence Chitacumbi, Mino Cinelu ou encore Régis Campo et leurs créations s'y sont inscrits en porte-parole des réalités contemporaines. Parmi elles, une oeuvre pour orchestre symphonique, celle du compositeur Victor Cordero. Un papillon aux ailes électrisantes; une oeuvre grisante.

 

Ni blanc, ni noir, d'un redoutable gris qui fend l'air de la dureté de son alliage, le Papillon d'acier du compositeur Victor Cordero interpelle. En ce vendredi 25 août 2017 dans le cadre des Jardins Musicaux, les oppositions saccadées et erratiques du vol de l'insecte se sont d'emblée fait entendre par les accents violents de l'effectif instrumental, en opposition à de pesants silences; image très claire des élans «heavy metal» de l'avatar particulier. Par-delà l'inquiétante étrangeté de l'association, cet Iron Butterfly amorce un clin d'ailes acéré au rock psychédélique progressif des seventies, et s'anime impulsivement. On se pique à ce papillon de métal, et d'autant plus après l'écoute de la Quatrième Symphonie de Mahler, qui n'a réellement trouvé d'homogénéité et de précision orchestrale que lors du troisième mouvement. Au dernier Daß alles für Freuden erwacht, humblement porté par le timbre charnel et rond, parfois atténué de Clara Meloni, le public du festival s'est vu brusquement quitter «La Vie céleste» du Wunderhorn pour accueillir cet hybride tourmenté.

 

Massif et monochrome

Nulle trace ici du bucolisme souvent lié à la figure de l'insecte. Une élégance pourtant, peut-être celle de la détermination. Est-ce une accélération de l'envol, de la chute, ou l'approche d'une proie? Et quelle proie? Celle de ses propres tourments peut-être. Si l'oeuvre se veut l'expression de la «violence d'un monde en mouvement», elle est musique des temps, elle est image des temps...

 

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Revue Musicale de Suisse Romande / Maurice Ravel

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(page mise à jour le 19 octobre 2017)