No. 78/4   décembre 2025

 

Gstaad

Les vingt ans du Festival de Nouvel An

Par Claudio Poloni

 

Créé en 2006 par la pianiste française Caroline Haffner, le Gstaad New Year Music Festival fête cet hiver son vingtième anniversaire, du 26 décembre au 10 janvier.
 

Que de chemin parcouru en 20 ans! En 2006, pendant les fêtes de fin d'année, Caroline Murat -- pianiste à la carrière internationale, plus connue sous son nom d'artiste, Caroline Haffner -- mettait sur pied un week-end de concerts à Gstaad, à l'enseigne du Festival de musique de Nouvel An de Gstaad (en anglais: Gstaad New Year Music Festival, GNYMF). Année après année, la manifestation a pris de l'ampleur et le «petit» festival est aujourd'hui devenu un incontournable de la scène musicale internationale, se spécialisant au fil des éditions dans le domaine de la voix. Une évolution naturelle, selon Caroline Murat: «Depuis plusieurs années maintenant, c'est une volonté de mettre la voix humaine au centre du GNYMF, qu'elle soit parlée, chantée ou déclamée. Pour ce vingtième anniversaire, je voudrais montrer tout un éventail de voix. Moi-même pianiste, j'ai toujours été fascinée par la voix; j'aurais voulu être chanteuse, et j'ai accompagné de nombreux artistes lyriques en récital; j'ai également eu la chance de travailler comme cheffe de chant à l'Opéra de Paris et comme répétitrice au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris -- ainsi qu'à Vienne, pour des remplacements. En bref, le chant a toujours été ma passion! J'assiste d'ailleurs chaque année à un grand nombre d'opéras.»

A n'en pas douter, la vingtième édition du GNYMF -- qui se déroulera du 26 décembre 2025 au 10 janvier 2026 -- sera célébrée en grande pompe, Caroline Murat ayant mis les petits plats dans les grands: elle a réussi le tour de force de programmer pas moins de 26 concerts, une gageure quand on sait comme il est compliqué, en des temps aussi difficiles que les nôtres, de trouver partenaires et mécènes. Un exploit d'autant plus remarquable qu'elle est épaulée par une toute petite équipe composée d'une dizaine de collaborateurs et de quelques bénévoles.

Les concerts du GNYMF ont lieu pour la plupart dans les superbes petites églises de la région (Gstaad mais aussi Saanen, Rougemont et Lauenen). Autant d'écrins intimistes au charme incomparable, qui permettent d'admirer les artistes de près. L'affiche anniversaire comprend plusieurs grands noms de la scène lyrique actuelle, dont le vétéran Placido Domingo, qu'on ne présente plus et qui, à 80 ans passés, continue d'enthousiasmer le public avec aujourd'hui sa voix de baryton, alors qu'il a été un des ténors les plus acclamés de la planète lyrique; sa devise: «If I rest, I rust» («si je me repose, je rouille»!). Parmi les autres têtes d'affiche de cette édition, on mentionnera Cecilia Bartoli -- la reine des vocalises --, Jakub Józef Orli?ski -- le prince des contreténors -- et Marina Viotti, dont la carrière a littéralement décollé depuis sa participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris en été 2024, où elle a éberlué le public en entonnant Carmen accompagnée par le groupe de métal Gojira devant le Palais de la Conciergerie. Elle a promis pour Gstaad un concert original, gratuit au demeurant. La programmation fait aussi la part belle à des chanteurs qui sont peut-être moins connus du grand public: sans être des vedettes à proprement parler, ils n'en sont pas moins des valeurs sûres pour les «lyricomanes»: le ténor italien Vittorio Grigolo (dont la voix gorgée de soleil n'est pas sans rappeler celle d'un certain... Luciano Pavarotti), le «baryténor» Michael Spyres (à la tessiture si étendue qu'il est à l'aise dans les rôles aussi bien de baryton que de ténor belcantiste, un phénomène vocal!), le jeune ténor Xabier Anduaga, promis à une très belle carrière, la phénoménale Asmik Grigorian (qui enthousiasme le public tant par ses qualités vocales que par son formidable talent scénique) ou encore la surdouée Anastasia Bartoli, un nom à retenir (elle n'a d'ailleurs aucun lien de parenté avec l'autre Bartoli du Festival, Cecilia): chacune de ses apparitions fait toujours grand bruit, comme ces deux derniers étés au Festival Rossini de Pesaro, où elle subjugué le public par la puissance de sa voix et son tempérament de feu. L'affiche est complétée par des soirées de jazz et par des concerts de musique de chambre donnés par de jeunes artistes prometteurs. (www.gstaadnewyearmusicfestival.ch)

Claudio Poloni

 

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RMSR décembre 2025

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