L'année Mozart
à Vienne et à Salzbourg
par Antoine Pecqueur
En cette année commémorative, l'Autriche se tient au premier rang des festivités mozartiennes. Deux villes se disputent la place d'honneur, Salzbourg et Vienne, où expositions et concerts se succèdent à un rythme effréné. Personne ne l'ignore: c'est à Salzbourg que l'auteur de Così fan Tutte a vu le jour, le 27 janvier 1756. On peut aujourd'hui visiter sa maison natale et découvrir notamment des portraits de sa famille ainsi qu'une collection d'instruments anciens. Mais surtout, pour cette année pas comme les autres, le troisième étage a été investi par Bob Wilson. Le metteur en scène, connu pour ses scénographies poétiques, a revisité cet espace en lui conférant une réelle intimité. A la Neue Residenz, l'exposition Viva Mozart livre une approche plus concrète du mythe. Des danseurs apprennent ainsi aux visiteurs à esquisser quelques pas sur les rythmes de l'époque. Parmi les autres lieux portant l'empreinte mozartienne, il faut signaler la Wohnhaus, où fut notamment composé le concerto Jeunehomme, et la Zauberflötenhäus-chen, maison en bois qui vit la naissance d'une partie de La Flûte enchantée. Tous ces sites n'auraient pu être réhabilités sans le soutien du Mozarteum, fondation créée en 1880. C'est dans ses locaux que se trouve la Bibliotheca Mozartiana, regroupant le plus grand fonds de documents consacré au compositeur. Partitions, correspondance, écrits biographiques... tout y est rassemblé.
Harnoncourt fâché
Le Mozarteum a par ailleurs désigné cette année Nikolaus Harnoncourt comme artiste en résidence. Mais le fondateur du Concentus Musicus et pionnier de la révolution baroque ne mâche pas ses mots pour dénoncer la dérive commerciale de ces festivités: «L'Autriche est synonyme de Mozart cette année, mais cela n'a rien à voir avec lui, plutôt avec l'argent et les affaires»...
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