Bénédicte Tauran soprano
par Claudio Poloni
Bénédicte Tauran dans le Barbier de Séville, Genève. © GTG
Souvenez-vous, c'était en septembre 2008: une jeune chanteuse illuminait de sa présence le premier Concours international de chant Marcello Viotti, organisé à Lausanne en mémoire du chef d'orchestre natif de Vallorbe -- qu'il soit permis ici d'ouvrir une parenthèse pour regretter que la manifestation, après un baptême pourtant réussi, ait dû être purement et simplement annulée cette année faute de moyens financiers, ce qui fait craindre qu'elle risque fort de disparaître à jamais, après une seule édition. Mais revenons en automne 2008: la soprano Bénédicte Tauran -- c'est son nom -- remportait haut la main à la fois le Premier prix du jury et le Prix du public, une double consécration qui venait récompenser un talent indéniable. La Française de Limoges, qui a étudié notamment à la Schola Cantorum de Bâle ainsi qu'au Conservatoire de Neuchâtel, participait là à son quatrième concours: «Les compétitions ne servent pas forcément un plan de carrière, mais elles sont utiles sur le plan personnel car elles traduisent la reconnaissance des membres du jury; ce sont des occasions rêvées de nouer des contacts». Il est vrai que la liste des membres du jury lausannois était plutôt flatteuse, puisque sous la présidence de la célèbre soprano colorature Edita Gruberova siégeaient notamment le chef d'orchestre Bertrand de Billy et le directeur de La Fenice de Venise. Mais c'est avant tout la rigueur des conditions d'inscription qui a motivé la future lauréate à envoyer son dossier, du fait qu'on exigeait des candidats au moins cinq ans d'expérience: «Cela me paraissait extrêmement intéressant car les choses étaient ciblées dès le départ, il ne s'agissait pas d'un concours pour débutants». Troisième prix et Prix Mozart à Genève en 2003, Deuxième prix à Salzbourg en 2006, Premier prix à Lausanne en 2008, la progression est en tout cas éloquente...
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