No. 65/4    décembre 2012

 

Samson & Dalila à Genève

par Vincent Arlettaz

Samson et Dalila, Grand Théâtre de Genève

© GTG / Yunus Durukan

Dans la vaste production de Camille Saint-Saëns (1835-1921), peu d'oeuvres ont rencontré un succès durable. Si l'on met à part la pochade qu'est le Carnaval des Animaux (très peu représentatif de sa créativité, en fin de compte), on ne peut signaler qu'une poignée de partitions régulièrement jouées: la superbe Troisième Symphonie avec orgue, des oeuvres concertantes pour violon ou violoncelle, quelques poèmes symphoniques... De ses douze opéras, Samson et Dalila est le seul à être véritablement connu; il constitua même longtemps un des piliers du répertoire lyrique (il fut donné pas moins de 500 fois à l'Opéra de Paris, entre 1892 et 1921), avant de reculer spectaculairement. Sans doute la vogue récente qui entoure les opéras de Massenet a-t-elle été de nature à l'éclipser quelque peu; toujours est-il qu'il y avait près de 40 ans que l'ouvrage n'avait plus été donné sur la scène du Grand Théâtre de Genève... La production de novembre 2012 est donc une bonne occasion pour se pencher à nouveau sur le «cas Saint-Saëns».

L'opéra comporte trois actes, le deuxième étant assurément le plus remarquable. Les deux extraordinaires airs de Dalila («Amour, viens aider ma faiblesse» et «Mon coeur s'ouvre à ta voix») ne constituent que deux moments d'une progression magistrale, déployant toutes les séductions capiteuses auxquelles le héros Samson finira par céder. Conçu au départ comme un oratorio, converti en opéra dans un deuxième temps, l'ouvrage n'est pas sans pièges pour le metteur en scène, qui doit s'efforcer d'apporter sa cohérence à une dramaturgie reposant entièrement sur l'évolution psychologique des personnages -- en l'absence presque totale de rebondissements ou d'événements concrets. Le parti pris de Patrick Kinmonth, metteur en scène britannique, a été de proposer une transposition de l'action à l'époque de la guerre franco-prussienne (1870). Le premier tableau, plaçant sur scène le peuple hébreu ployant sous le joug philistin, y gagne une émotion assez poignante, montrant l'armée française en déroute, dans un décor de voies de chemin de fer plus ou moins désaffectées -- et de fait, Saint-Saëns a apparemment bel et bien composé une partie de cet ouvrage pendant les pires moments de 1870...

 

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RMSR décembre 2012

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(page mise à jour le 16 décembre 2012)