Genève fête Wagner
Par Antoine Pecqueur
Figure fondatrice de l'opéra romantique et de la modernité musicale, Richard Wagner est né à Leipzig il y a tout juste 200 ans. Parmi les très nombreuses villes qui lui auront rendu hommage en cette année 2013, figure Genève, où le maître de Bayreuth a d'ailleurs séjourné.
Il fallait s'en douter: les institutions lyriques ont profité de ce bicentenaire pour proposer des Tétralogies à tour de bras. On attendait bien sûr avec impatience la nouvelle production du Festival de Bayreuth. Si les avis ont été unanimes pour saluer la direction musicale de Kirill Petrenko, la mise en scène de Frank Castorf a, elle, divisé la critique. Le directeur de la Volksbühne de Berlin a offert une réactualisation sulfureuse, tant sur la forme (avec notamment un important dispositif vidéo) que sur le fond (l'or du Rhin devient ici le pétrole). A Paris, c'est un autre allemand, Günter Krämer, qui a signé une mise en scène sans surprise du Ring, avec dans la fosse la baguette transparente de Philippe Jordan. Quant à la Scala de Milan, elle a misé sur le tandem Guy Cassiers--Daniel Barenboim pour une relecture humaine, poétique, même si inégale, du cycle.
A Genève, le Grand Théâtre s'est également lancé dans sa propre production de la Tétralogie, mise en scène par Dieter Dorn et dirigée par l'excellent Ingo Metzmacher, qui sait révéler toute la modernité de l'écriture wagnérienne. Mais la commémoration la plus originale de cette année revient de loin au Cercle Romand Richard Wagner, présidé par Georges Schürch, qui organise le «Wagner Geneva Festival» du 26 septembre au 5 novembre. La direction en a été confiée à Jean-Marie Blanchard, ancien directeur du Grand Théâtre de Genève. Avec un credo: la pluridisciplinarité. «Nous avons souhaité montrer à la fois les influences que Wagner a pu subir et combien la révolution artistique qu'il a engendrée est toujours d'actualité. Pour cela, nous n'avons pas hésité à prendre des sentiers peu explorés», nous explique Jean-Marie Blanchard...
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