No. 68/2    juin 2015

 

Kei Koito

Par Claudio Poloni

 

Kei Koito vient de rentrer d'une tournée de concerts au Japon. La célèbre organiste, qui habite Lausanne, où elle a fondé le Festival Bach en 1997, est une personnalité originale et singulière dans le monde musical d'aujourd'hui. Attachante et très entière, elle n'hésite pas, à la question de savoir si elle a éprouvé une émotion particulière à retourner dans son pays d'origine, à répondre tout de go qu'elle s'y sent tout aussi «déracinée» qu'au bord du Léman, malgré la vue sur le lac et les montagnes qu'elle affectionne depuis qu'elle s'est installée ici. Il est vrai que lorsqu'on donne de nombreux concerts chaque année dans le monde entier, on n'a peut-être pas le temps de se sentir vraiment chez soi quelque part.

Quand elle songe à son activité de concertiste, Kei Koito devient subitement pensive: «Les concerts demandent énormément de préparation, et finalement rien ne reste. C'est quelque chose d'éphémère.» Bien sûr, elle apprécie la communion avec le public, les contacts avec les spectateurs une fois la soirée terminée et même les séances d'autographes. Mais elle s'empresse d'ajouter, sur un ton malicieux: «J'aimerais bien faire comme Glenn Gould, qui pouvait se permettre le luxe de refuser les concerts pour ne faire que des enregistrements.» Enregistrements, le mot est lâché....

 

Exister pour soi-même

Kei Koito a gravé récemment pour Claves un cinquième disque d'oeuvres de Bach qui sera dans les bacs à partir du mois de juillet, ainsi qu'un premier CD pour Deutsche Harmonia Mundi/Sony Music. Elle souhaite désormais consacrer la majeure partie de son temps à effectuer des recherches sur Bach et sur la musique baroque, son domaine de prédilection, et à enregistrer des disques sur des orgues historiques. Mais il n'en a pas toujours été ainsi, car Kei Koito a joué beaucoup d'oeuvres contemporaines avant de se tourner vers la musique ancienne. «Au bout de vingt ans, ça suffit! Le répertoire moderne est ingrat pour les interprètes: si vous jouez bien, c'est le compositeur qui est félicité, mais si vous jouez mal, c'est de votre faute.» Elle avoue aussi que les partitions contemporaines sont souvent des oeuvres difficiles et qu'elle a joué des pièces qu'elle n'a pas forcément aimées: «Un jour, j'ai dit stop! J'ai eu envie d'exister pour moi-même.Et puis je ne suis pas assez habile pour tout faire. Certains y arrivent, moi pas...»

 

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Revue Musicale de Suisse Romande juin 2015

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(page mise à jour le 16 juillet 2015)