No. 68/3    septembre 2015

 

Gstaad

par Claudio Poloni

 

Philippe Jordan a mis un terme en beauté à l'édition 2015 du Festival Menuhin de Gstaad: accompagné de l'Orchestre Symphonique de Vienne, dont il est le directeur musical depuis une année, le chef d'origine helvétique est venu donner son premier concert dans la célèbre station de l'Oberland bernois -- un de ses très rares concerts en Suisse d'ailleurs: on le sait, le fils du regretté Armin est aussi directeur musical de l'Opéra de Paris, une fonction qu'il occupe depuis la saison 2009-2010; cette double «casquette» ne lui laissera guère le loisir, ces prochaines années, de se produire ailleurs que dans les capitales française et autrichienne. A Gstaad, Jordan a dirigé le Concerto pour violon de Brahms (interprété de façon virile par Nicolai Znaider), puis la Huitième symphonie («La Grande») de Schubert, une partition qui convient particulièrement bien à une formation au son typiquement viennois, laquelle a livré un Schubert d'une grande noblesse, transparent et souple; la gestuelle très élégante du chef a aussi fait forte impression. La soirée s'est terminée sous les applaudissements enthousiastes d'un public visiblement ravi.

 

Une année record

L'édition 2015 du Festival Menuhin de Gstaad s'est déroulée du 16 juillet au 5 septembre. Alors que le Festival de Verbier a enregistré cette année [avec 30'000 billets vendus, ndlr] une légère diminution de sa fréquentation (imputable sans doute à la vigueur du franc suisse), Gstaad a affiché une année record avec 23'000 spectateurs payants, soit plus ou moins le même nombre qu'en 2014, mais avec 4 concerts de moins; quant au taux de remplissage, il a atteint plus de 70% en moyenne, soit une augmentation de 10% par rapport à l'année dernière. Indéniablement, le Festival a frappé un grand coup en réussissant à inviter Jonas Kaufmann, le ténor que toutes les scènes s'arrachent, et qui a fait office de locomotive. Parmi les autres artistes programmés, on citera notamment Cecilia Bartoli, András Schiff, Fazil Say, Khatia Buniatishvili et Sol Gabetta, qui sont des fidèles de Gstaad. Christoph Müller, directeur du festival depuis 2002, aime à dire qu'il a constitué «une grande famille musicale», rejoignant en cela Sir Yehudi Menuhin, qui avait créé la manifestation dans le but de faire (selon ses propres termes) «de la musique entre amis, dans une atmosphère détendue». Alors que les grands concerts symphoniques ont lieu sous une tente de 1'800 places, les récitals et les soirées de musique de chambre ont pour cadre les petites églises de la région. Si l'on constate une hausse régulière du nombre de spectateurs romands (à hauteur de 30% aujourd'hui), le public alémanique continue bien évidemment d'être le plus nombreux...

 

Pour lire la suite...

Revue Musicale de Suisse Romande septembre 2015

La version gratuite de cet article est limitée aux premiers paragraphes.

Vous pouvez commander ce numéro 68/3 (septembre 2015, 64 pages, en couleurs) pour 13 francs suisses + frais de port (pour la Suisse: 2.50 CHF; pour l'Europe: 5 CHF; autres pays: 7 CHF), en nous envoyant vos coordonnées postales à l'adresse suivante (n'oubliez pas de préciser le numéro qui fait l'objet de votre commande):

 

info@rmsr.ch

(Pour plus d'informations, voir notre page «archives».)

 

Retour au sommaire du No. 68/3 (septembre 2015)

 

© Revue Musicale de Suisse Romande
Reproduction interdite

 

Vous êtes sur le site de la  REVUE  MUSICALE  DE  SUISSE  ROMANDE

[ Visite guidée ]   [ Menu principal ]

(page mise à jour le 9 octobre 2015)