Dinu Lipatti (1917-1950)
Par Vincent Arlettaz
Il y a cent ans naissait à Bucarest Dinu Lipatti, pianiste de légende décédé en 1950 (à l'âge de 33 ans seulement) à Genève, où il était un des professeurs les plus en vue du Conservatoire. Le 5 décembre 2017, une plaque commémorative était apposée sur la façade du dernier domicile de l'artiste, au 7 de la rue des Chaudronniers, entre la place du Bourg-de-Four et le Musée d'Art et d'Histoire.
Un peu plus tôt, le jeudi 2 novembre à 20 heures, la Grande Salle du Conservatoire de Genève accueillait un concert consacré à la mémoire du musicien roumain, dont plusieurs compositions figuraient au programme: le Cantabile et presto pour flûte et piano, la Sonatine pour la main gauche et l'Introduction et allegro pour flûte seule, interprétés par des étudiants de l'Université des arts Georges Enesco de Bucarest. Lipatti compositeur est une figure relativement délicate à apprécier aujourd'hui, en raison de la difficulté d'accès de ses œuvres, peu jouées et plutôt rarement enregistrées. Se distinguent, notamment, la suite Les Tziganes (1934) pour orchestre, jadis gravée par Ansermet et l'OSR, ou la Symphonie concertante pour deux pianos et orchestre (1938), deux oeuvres marquées par l'influence du folklore, de Béla Bartók et de Georges Enesco (qui fut son parrain). Le Concertino op. 3 pour piano (1936), en revanche, illustre la veine néoclassique (et même néobaroque) de l'artiste, tant on y entend de réminiscences de J. S. Bach (rappelons que le choral «Jésus que me joie demeure» fut un des grands succès de Lipatti pianiste)...
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